lundi 25 décembre 2023

2023 SNIPE CLASS MARTERS WORLD CHAMPIONSHIP

2023 SNIPE CLASS MASTERS WORLD CHAMPIONSHIP



Comme tous les 2 ans les masters du monde entier se retrouvent pour leur championnat du monde.

Du 16 au 22 octobre à Puerto Sherry 114 snipes étaient là pour en découdre.

Les petits nouveaux ont 45 ans mais les plus anciens ont jusqu'à 87 ans (bravo Jeannot Etcheber)

On vit vieux dans cette série et c'est un peu toujours les mêmes que l'on retrouve à chaque championnat.

2 équipages français avaient fait le déplacement Jean Etcheber et Jean Marthiens ainsi que JJ Frébault et Eric Berron.

La règle pour les masters est simple, que des manches entre 5 et 15 noeuds. 

Et ça a été un peu le problème à Puerto Sherry. Soit trop de vent, soit pas assez, nous n'avons pu faire que 4 manches en 5 jours.

Pour nos jeunes Jeannot et Jean avec 14/15 noeuds de vent c'était un peu trop fort.

Le dernier jour ils ont pu prendre le départ mais le vent est tombé et la manche a été annulée.

Pour Eric et JJ, le manque cruel de régate c'est vraiment fait sentir. Des erreurs grossières, et des places perdues tout au long des manches ne nous ont pas permis de prendre beaucoup de plaisir. 

Il faut dire aussi que le niveau est de plus en plus élevé. Et le nombre de régatiers qui ne font pratiquement que ça tout au long de l'année ne fait qu'augmenter.

Pour avoir une chance de faire dans les 10 premiers, il faut avoir fait au moins 3 ou 4 gros championnats juste avant. Il faut également une très bonne condition physique avec des heures d'entrainements sur l'eau.

Toutes ces choses que nous avons de moins en moins.

Mais c'est promis on ferra mieux la prochaine fois...  


Le classement est ici

 https://regatas.clubnauticopuertosherry.com/es/default/races/race-resultsall/text/2023-snipe-masters-world-championship-es


Pas de photos du championnat et d'une manière générale on a eu un peu de serious sailing mais pratiquement pas de serious fun.


dimanche 20 février 2022

PLUS VITE EN SNIPE AVEC VBVOILES



Le moins que l’on puisse dire c’est que j’ai étudié la question du SNIPE. Ma première sortie en snipe date de 1976 ou 1977. J’ai participé à la fabrication d’un premier jeu de voiles de SNIPE en 1983. J’ai vu passer toutes les modes et toutes les tendances. Des mâts Pistolas aux mâts Bruders en passant par tous les Cobras, Sidewinders et autres Teardrop. J’ai connu tous les réglages avec les gréements mous et le mat qui bascule de 30 cm vers l’avant au vent arrière, ou au contraire les haubans tendus comme des cordes à piano avec 25cm d’étarquage. Tous les tissus à la mode y sont passés des dacrons mous en 250g aux mylars les plus légers en passant par tous les squares. 

Bref en SNIPE j’en connaît un rayon…

Pour moi le SNIPE c’est le bateau idéal:

  • Petit budget (les bateaux de 25 ans font jeu égal avec les productions récentes)

  • Une jauge bien pensée qui met tous les bateaux à égalité.

  • Un bateau technique qui permet d'appréhender les réglages de gréément.

  • Un bateau physique qui oblige à garder la forme...

  • Des régates internationales de très hauts niveaux avec malgré tout une très bonne ambiance.


1 PRÉPARATION DU BATEAU


A) LA COQUE

Toutes les coques produites aujourd’hui sont de qualité équivalente. Elles sont toutes suffisamment raides et bien construites pour pouvoir obtenir de très bons résultats en SNIPE. Les coques 28000 datant de 1990 si elles sont bien entretenues sont tout à fait compétitives.

Il faut vérifier l’étanchéité au niveau du puit de dérive, du vide vite, des listons et de la liaison entre le pont et le cockpit.

Le bateau doit être au minimum du poids (172.8 kg) avec le plus de plomb possible (maxi 15kg)

Dès que vous avez un moment, retournez la coque, bouchez toutes les rayures au mastic, poncez tout le fond de coque avec une cale à poncer  au 600 puis au 1000 puis au 2000 et finissez au 5000. Ensuite il ne restera plus que le polish si possible à base de téflon.

B) L’ACCASTILLAGE

Chaque équipage prépare au mieux son bateau avec le rail comme ci et ses taquets comme ça mais il y a quand même quelques règles à respecter :

-La pantoire de GV qui rentre bien dans la poulie de bôme.

-Un palan pour la drisse de foc (8 brins minimum) avec une course de 25-30 cm.

 -Un système de poussoir de mât vers l’avant et vers l’arrière (le levier semble être le plus simple mais les doubles palans suppriment tous jeux à l’étambrai).

-Un tangon automatique.

-Une tire de foc avec un écartement d’environ 70 cm (65 pour les plus rentrés, 80 pour les ouverts).




C) DÉRIVE / SAFRAN

Pour la dérive, supprimez les rayures au papier à l’eau (le 1000 va très bien en prenant son temps). Vérifiez la largeur du profilage sur l’attaque, le bord de fuite et le bas de la dérive. Il ne doit pas dépasser 1 pouce (2.54 cm). Pensez également à la marque de jauge sur la dérive pour le vent arrière.

Pour le safran, le poids au mini et les profils au maxi de l’épaisseur semblent être les plus efficaces.      



2 LE MAT SES BARRES DE FLÈCHE ET SES HAUBANS


A) LE PIED DE MAT,  L'ÉTAMBRAI ET L'ÉTAI

L’étai doit être avancé au minimum de la jauge (279.4 mm de l’étrave). L’ouverture de l’étambrai doit également être avancée au minimum (1494 mm de l’étrave). Le pied de mât doit être positionné de manière à avoir la face avant du mât à 1515 mm de l’étrave (au niveau de l’étambrai) en position neutre une fois le gréement étarqué. 

Le bateau est assez ardent et le safran petit et peu efficace. Avancer l’étai et le pied de mât est un bon moyen pour rééquilibrer le bateau au maximum.

B) LES ANCRAGES DE HAUBANS

Eux aussi sont avancés au maximum de la jauge. Au vent arrière vous pourrez davantage choquer la bôme. Mais par contre, attention dans la brise, le mât peut s’inverser et flamber beaucoup plus facilement. D’ailleurs, dans la brise n’hésitez pas à les reculer d’un trou.

C) LES BARRES DE FLÈCHE

C’est un des gros morceaux du bateau. Il n’y a pas de barres de flèche miracle. A chaque type de mât, à chaque poids d’équipage correspondent une longueur et une ouverture de barres de flèche. Mais il y a tout de même quelques grands principes :

+Dans le petit temps (tant que les barres de flèche ne sont pas en butée)

- La longueur des barres de flèche influence le cintre longitudinal 

- L’ouverture elle, bien sûr ne joue pas

+A partir du médium (dès que les barres de flèche sont en butée)

- La longueur des barres de flèche influence le cintre latéral

- L’ouverture, elle joue sur le cintre longitudinal

C’est l’inconvénient des barres de flèches semi-libre (indispensable pour le vent arrière), elles influencent tour à tour le cintre latéral ou longitudinal.

En résumé :

Plus les barres de flèche sont longues :

  • Plus le mât pré cintre dans le petit temps

  • Plus le mât est droit dans la brise (en latéral) 

Plus les barres de flèche sont ouvertes :

  • Plus le mât est droit dans la brise (en longitudinal)

Pour bien commencer partez sur des barres de flèche de 42.5cm de long et 75cm d’ouverture.


D) LES HAUBANS

Les haubans sont réglables en position et en tension. Ils influencent :

- Le cintre latéral et longitudinal.

- La tension de la draille de foc

- La quête et l’équilibre sous voile.

  1. La position.

Plus les haubans sont reculés :

  • Plus vous tendez facilement la draille de foc.

  • Plus vous pouvez cintrer le mât en longitudinal.

  • Plus le mât est maintenu dans la brise au vent arrière.

Plus les haubans sont avancés :

  • Moins vous tendez la draille de foc.

  • Plus vous maintenez le mât droit en latéral.

  • Plus vous pouvez choquer la bôme au vent arrière.

  • Plus le mât peut partir sur l’avant au vent arrière.

  1. La tension.

Plus les haubans sont tendus :

  • Plus vous tendez la draille de foc dans le petit temps.

  • Plus le mât pré cintre en longitudinal.

  • Moins le mât cintre en latéral.

  • Mieux le mât est maintenu dans la brise au vent arrière.

Moins les haubans sont tendus :

  • Plus vous détendez la draille de foc dans le petit temps.

  • Moins le mât pré cintre en longitudinal.

  • Plus le mât cintre en latéral.

  • Plus le mât partira sur l’avant dans le petit temps au vent arrière.


La quête :

  • Plus le mât est sur l’arrière et plus le bateau marchera dans la brise et au près en général.

  • Plus le mât est sur l’avant et plus le bateau marchera dans le petit temps et au portant en général.

Comme d’habitude faire la synthèse de tout cela n’est pas facile. Il n’y a pas de recettes miracle pour tous les vents et toutes les allures.

Les haubans sur l’arrière sont intéressants dans la brise pour bien tendre l’étai, bien pré cintrer le mât et bien maintenir le mât au vent arrière.

Les haubans sur l’avant sont intéressants dans le petit temps pour bien détendre l’étai au près et bien basculer le mât sur l’avant au vent arrière.

Les haubans tendus sont intéressants au près pour bien contrôler le cintre du mât.

Les haubans mous seront intéressants au portant dans le petit temps pour bien basculer le mât sur l’avant.

Le but de tout cela étant de bien comprendre tous les mécanismes et toutes les interactions entre chaque paramètre.


Une quête de 6.55 semble être une bonne base de départ.


3 TABLEAU GENERAL DES RÉGLAGES




QUETE

TENSION

PRECINTRE

CHUTE FOC

ECART RAIL

4/10 NOEUDS

6.56

18

1  CM

35

65

10/15 NOEUDS

6.53

20

3 CM

40

70

15/20 NOEUDS

6.50

22

5 CM

45

75

+DE 20 NOEUDS

6.47

24

7 CM

50

80





4 LES VOILES

LA GRAND VOILE

Nous avons 6 moyens d’action pour modifier la grand-voile et adapter sa forme aux conditions météo.

A) LE POUSSOIR

Après avoir étarqué le foc à la bonne quête avec la bonne tension dans les haubans, le poussoir relâché, le mât se met naturellement dans une position que l’on appellera la position « neutre ». Cette position doit impérativement être repérée sur le pont et sur le mât pour pouvoir la retrouver facilement en navigation.

Profitez-en pour mettre également une marque 2 cm en avant et 1 cm en arrière du « neutre ». Au près dans 75% des cas, la position neutre est la bonne.

-Dans le petit temps, au près avec l’équipage à l’intérieur du bateau, poussez le mât sur la marque avant pour le faire cintrer et aider la chute de la voile à ouvrir.

Sous tangon dans le petit temps et le médium on  ramène le mât sur la marque arrière pour redresser la tête de mât.

Au largue sans tangon on le tire à la marque arrière pour creuser au maximum la GV.

-Dans le médium, sans hale bas, on le maintient au neutre au près.

-Dans le médium avec hale bas, le mât doit être maintenu 5 mm en arrière du neutre pour contrecarrer la poussée de la bôme sur le mât.

-Dans la brise au près on n’hésite pas, le mât à fond sur l’avant 

-Dans la brise sous tangon, attention, repoussez le mât à la marque avant pour cette fois-ci contrecarrer la poussée du tangon sur le mât.

Au largue sans tangon, ramenez le mât au neutre et tout ira bien.

B) LE HALE BAS

Tant qu’il n’est pas nécessaire de choquer l’écoute de GV pour garder le bateau plat, laissez votre hâle bas détendu. Dès qu’il faudra choquer la GV, le hale bas sera pris progressivement pour enlever de la puissance dans la voile. Le hale bas va faire cintrer le mât et donc aplatir la voile. Attention tout de même à ne pas trop en prendre : s’il y a des grands plis qui partent du point d’écoute et qui vont jusqu’au mât : c’est qu’il y a trop de hale bas.

Au portant quel que soient les conditions : Cherchez à mettre la latte supérieure parallèle à la bôme en ajustant le hâle bas en fonction du vent et des risées.

C) LA PANTOIRE

La pantoire n’est pas forcément un réglage très important, certains même ont une pantoire fixe.

En premier lieu, assurez-vous que dans le petit temps, les 2 brins rentrent bien dans la poulie pour être sûr que la bôme peut être bien centrée.

Ensuite, dès que vous prenez du hale bas, le brin sous le vent se mollit et décentrer la pantoire ne sert plus à rien. Vous obtenez le même résultat en choquant l’écoute. 

La pantoire n’est utile que dans le médium lorsque au rappel à fond vous tenez le bateau à plat sans problème mais la barre est un peu dure : là choquez 5 cm de pantoire pour soulager la barre…

D) LE CUNNINGHAM

Plus vous prenez de Cunningham, plus vous ramenez du creux le long du mât et plus vous aplatissez la chute. Le Cunningham est donc intéressant dans la brise quand vous ne tenez plus le bateau : 

Il soulage la barre

Il aplatit la voile

Au portant, veillez à toujours avoir le cuni bien relâché.

D) LA BORDURE

Même chose que le cuni, plus vous en prenez, plus vous aplatissez le bas de la voile, et  plus vous aidez la chute à ouvrir. Donc dès que le bateau devient dur à tenir à plat vous prenez la bordure à fond.

Dans un vent plus faible, la bordure ne sera relâchée que d’1 ou 2 centimètres. La lâcher plus, diminuerait trop le couloir entre le foc et la grand voile et arrêterait le bateau.

E) L'ÉCOUTE

L’écoute, évidemment, c’est le plus important. Tout le reste ne sert à rien si l’écoute n’est pas parfaitement réglée au demi-centimètre près.

+ Petit temps

L’équipier à l’intérieur du bateau, vous devez avoir le brin de pantoire sous le vent mou et le penon de chute de la latte du haut qui porte environ 50% du temps. S’il ne porte pas, vous êtes trop bordé le bateau s’arrête. S’il porte tout le temps, vous êtes trop choqué ; ça peut marcher avec du clapot mais vous allez sûrement manquer de cap.

+Petit médium

L’équipage au rappel, tranquille, les 2 brins de la pantoire sont tendus, la bôme est bien au centre et vous ajustez la tension de la chute avec l’écoute. Le vent baisse un peu, vous choquez 5 mm, le vent monte un peu et vous bordez 5 mm.

Le bateau doit être parfaitement plat et ne doit jamais s’arrêter.

Votre penon de chute doit porter en permanence et tant qu’il porte vous pouvez border.

+Médium fort

Là, le rappel devient franchement plus dur. Dans les molles, le bateau à plat, vous maintenez encore la bôme au centre. Le hale bas est ajusté sur ce réglage d’écoute et les 2 brins de la pantoire sont toujours  tendus. Mais dans les risées vous n’avez plus le choix : il faut choquer, et là ça devient beaucoup  plus fatiguant pour le barreur. C’est l’inverse du petit médium, il faut choquer dans les risées et reborder dans les molles. Le barreur doit en permanence garder l’écoute à la main et négocier chaque vague et chaque risée pour toujours maintenir le bateau parfaitement plat.

+Brise

La technique est la même que dans le médium fort : écoute à la main, bateau plat.

Bordure à fond, Cunningham à fond, hale-bas à fond, la voile est aplatie au maximum mais sans pli de surtension (par exemple des plis partant du point d’écoute jusqu’au mat indiquant qu’il y a trop de hale bas ou en tous cas que le mat cintre trop).

Dès que le bateau gîte il va s’arrêter sur une vague. Dans la brise, il vaut mieux être trop choqué que trop bordé.


LE FOC



A) LA DRAILLE


En simplifiant un peu, plus la draille de foc sera tendue et plus vous ferez du cap. Par contre plus elle sera molle et plus vous pourrez faire de vitesse.

Pour tendre la draille vous avez 4 moyens :

-Une tension de haubans importante.

-Un mât maintenu bien droit par les barres de flèche pour empêcher les haubans de se détendre.

-Une tension d’écoute de grand voile importante : plus vous tirez sur la chute de la grand voile plus vous tirez sur la tête de mât et plus vous tendez la draille de foc.

-Et tout simplement en tendant la drisse de foc.




B) LE CUNNINGHAM


Là c’est très simple, trop pris il vous empêche de faire du cap et pas assez pris l’avant du foc est trop fin et le bateau devient dur à barrer. Le Cunningham doit toujours être réglé avec des micro-plis perpendiculaires au guindant.


C) LE CHARIOT


-Le réglage latéral :

Toujours en simplifiant : Plus le chariot est rentré et plus on fait du cap.

Plus le chariot est sorti et plus on fait de la vitesse.

Il y a tout de même une fourchette de 65 cm à 80 cm d’écartement entre les 2 chariots à ne pas dépasser.

-Le réglage longitudinal :

Là, il faut procéder avec méthode et tout noter à chaque sortie. Vous prendrez le temps de faire des repères partout : sur le rail, sur le brise lame et sur les barres de flèche.

Vous devez d’abord déterminer le réglage moyen : Avec une tension d’écoute normale, la chute à 35/38 cm sur la barre de flèche et la bavette à 35-40 cm sur le brise lame, par  6-10 nœuds de vent, en lofant légèrement, le guindant du foc doit déventer sur toute la hauteur de façon régulière. Si le chariot est trop reculé, le haut du foc dévente en premier. Si au contraire il est trop avancé c’est le bas du foc qui se dévente en premier. Lorsque vous lofez légèrement si  le guindant se dévente régulièrement sur toute la hauteur ne bougez plus vous avez le réglage moyen. Dans la brise vous pouvez reculer le chariot de 2 à 4 cm. Dans le petit temps au contraire vous pouvez l’avancer de 2 à 3 cm par rapport au réglage moyen.


D) L'ÉCOUTE


Evidemment, comme pour le foc, l’écoute c’est le plus important : 5 mm en plus ou en moins et c’est la catastrophe. En tout premier lieu, habituez-vous à utiliser les repères des barres de flèche et du brise lame. Cela vous permettra de reproduire le même réglage d’un bord sur l’autre et de bien visualiser la forme du foc dans l’espace.

La force du vent changeant en permanence, vous devrez ajuster la tension d’écoute en permanence.

- Petit temps - équipier sous le vent :

Le pennon placé sur la chute à la hauteur des barres de flèche vous donne la limite du bordé : S’il ne porte pas c’est que vous êtes trop bordé. Il doit porter en permanence avec une chute à 35-38 cm sur la barre de flèche.

- Petit médium - équipage sur le caisson :

Le chariot réglé au neutre vous pouvez border l’écoute jusqu’à ce que le pennon de chute commence à décrocher légèrement avec la chute à 35-40 cm sur la barre de flèche

- Médium plus fort - équipage au rappel :

Le chariot toujours au neutre ou légèrement reculé vous pouvez border encore un peu plus. Le pennon de chute lui, porte tout le temps c’est le pennon de guindant qui vous donne le réglage : Si vous êtes obligés de trop tirer sur la barre pour remplir les pennons et faire trop gîter le bateau, rebordez un peu plus, la barre va s’adoucir et le bateau s’aplatir. Dans les vents irréguliers équipage assis / équipage au rappel, il va donc falloir ajuster l’écoute à chaque risée. Une risée arrive, l’équipier sort au rappel et borde 5 mm. Une molle arrive, il rentre du rappel et rechoque les 5 mm.

- Brise - équipage rappel à fond :

Il faut libérer de la puissance. Le chariot en position reculée, on peut border encore un peu plus. Quand le foc sera trop bordé, il renverra dans la grand-voile et vous ne pourrez plus la choquer correctement dans les risées. Il  faudra alors faire ouvrir le foc un peu plus : soit en reculant le rail, soit en rechoquant un peu d’écoute. Dans la brise la chute peut se retrouver à l’extérieur des barres de flèche à 45-50 cm du mat.              



5 NAVIGATION AUX ALLURES PORTANTES


Contrairement aux idées reçues, l'absence de spi sur le SNIPE ne simplifie pas vraiment les choses aux portants. Vous chercherez toujours à donner de la puissance dans les voiles en relâchant les cunninghams et la bordure. Le hale-bas lui sera ajusté pour avoir la latte du haut parallèle à la bôme. 

La première question à se poser en arrivant à la bouée au vent c’est : « faut-il le tangon ? »

  

PORTANT AVEC TANGON

Dès que le vent apparent atteint ou dépasse les 90° vous devez mettre le tangon.

A 90° du vent apparent le tangon est sorti à fond et l’écoute doit être bordée au maximum jusqu’à ce que la chute du foc (qui pour l’occasion devient le guindant) soit à la limite du décrochage. Ensuite en abattant davantage vous chercherez toujours la surface projetée la plus grande en bordant le foc à plat.

A 90° la drisse sera très peu lâchée (5cm environ). Plus le vent viendra de l’arrière plus la drisse sera choquée (maximum 30cm).

Dans des conditions maniables, placez le poussoir entre le neutre et la marque arrière pour maintenir le mât droit. Dans la brise poussez le mât sur la marque avant pour contrecarrer la poussée du tangon et éviter le flambage du mat.  


PORTANT SANS TANGON

Dans le petit temps l’équipier tient directement le point d’écoute du foc et l’écarte au maximum vers l'extérieur. Quand l’équipier doit venir au vent pour maintenir le bateau à plat, vous utiliserez le barber pour continuer à écarter le foc au maximum.

La drisse reste sur le réglage du près.

Le poussoir est placé sur la marque arrière pour recreuser la voile. 


Voilà ce que l’on peut dire sur le SNIPE en essayant de rester simple.


Pour les questions n’hésitez surtout pas


Jean-jacques FREBAULT         atelier@voileriedubassin.com



dimanche 29 décembre 2019

Valence 2019 Les vacances avec Kevin

Gran trofeo et Championnats d’Europe Master


C’est parti pour 10 jours à Valence. On a rdv pour les championnats d’Europe Master précédés du
Gran Trofeo. Comme à notre habitude on part la nuit tombée pour traverser un  bout d’Espagne sur
600km. 
Je connais la route puisqu’on l’a déjà faite l’année dernière et le hasard de notre fatigue fait que l’on s’arrête
sur la même aire d’autoroute qu’à chaque trajet. Un lieu qu’on ne peut pas oublier : un décor de far West,
un froid glacial et surtout une odeur de cochon à vous rincer les naseaux. Dans la station, on y trouve la
spécialité du coin qui fait le bonheur de JJ, les pieds de porcs. 
On y dort quelques heures, on s’est accoutumé à l’odeur et le camion fait maintenant partie du paysage.
Au petit matin un café, une tortilla, et on est passé près d’un dernier petit bout de cochon... Il nous reste
deux heures de route donc on ne tarde pas.
Une fois sur place on s’inscrit, on dit bonjour aux copains, on grée le bateau, on se change et hop sur l’eau…pas
dans la plus grande forme possible évidemment, et je crois qu’on a oublié de manger.
Première manche plutôt pas mal puisqu’on finit 5ème ce qui nous conforte assez dans l’idée qu’on aime bien ce
terrain de jeu ; JJ l’a pratiqué maintes fois avec de bons résultats. L’année dernière pour le même trophée on
n’avait pas trop mal gazé. 
Seulement la manche suivante ne se déroule pas aussi bien que la première, mauvais pari en ce qui concerne
le bord par lequel aborder la course. On reste trop longtemps sous le vent d’un concurrent qui nous empêche
de virer, on ne prend pas l’initiative de ralentir pour passer derrière, trop tard il nous a amené bien trop loin…
On fait la queue pour passer la bouée. On finit 16ème.
Manche suivante, le vent se lève : bon départ, bons bords sur le pré, un enroulé de bouée superbe, positionné
dans le pack de tête, à la lutte au passage au portant et une fausse manœuvre nous fait carrément chavirer.
Y’avait de quoi en rire même si on ne riait pas, c’était le meilleur endroit pour gêner tout le monde et se faire
bien remarquer ; "vive le Fronce" ! Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, on a remonté une à une les
places pour arriver à nouveau 16ème, pas plus mal que la manche précédente donc. Comme quoi, quelques
figures de style peuvent s’intégrer aux régates, reste à trouver un nom à ce 360 en roulis inversé…à moins que
ce nom n’existe déjà…
On est vanné quand on rentre à l’hôtel, et découvrir qu’on dort dans le quartier le moins sympathique de la
ville à savoir la zone commerciale m’achève. C’est un peu comme si vous partiez en vacances entre Leroy merlin
et mc Donald à Mérignac. A cette période de pont il n’y a pas un grand choix de toute façon ; par contre c’est
celle où les copains bordelais sont disponibles pour aider sur mon chantier, je commence à me demander ce
que je fais là… Mais tout s’arrange avec une soirée de repos et une bonne nuit sur le lit de camp trop petit pour
moi.
Le lendemain on se prend directement des tapas au bar du port. On renfile nos combis et c’est parti : il n’y a pas
beaucoup de vent mais avec un bon départ on parvient à terminer 12ème. La dernière manche n’est pas top car
avec si peu de vent on n’avance pas. Là on finit 18ème. Au général de ce Gran Trophéo on finit 14ème sur 34. 
Les vainqueurs sont les Del Castillo, les frangins comme on les appelle. Ils ont tellement dominé la compétition
qu’ils ont pu se permettre de ne pas courir la dernière manche et aller prendre tranquillement leur avion qui les
ramène aux Canaries. Mais ils ne seront pas aux masters car trop jeunes ! En deuxième position on a Damian et
Jordi, les champions du monde master mais !..qui ont un nouveau bateau… Et en 3e place on a la bonne surprise
de trouver un petit français avec qui on a fait connaissance la veille, Louis, qui vit à Valence et qui est l’équipier
de Agustín que JJ connait bien. Louis nous explique qu’ils s’entrainent très peu sur l’eau…à savoir que deux à
trois fois par semaine… mais c’est à peu près l’équivalent de nos entrainements sur tout l’hiver ! Ensuite en 5ème
place il y a Martin (prononcé Martine) et Angela (à l’allemande) qui sont un peu ceux qu’on aime bien coller ;
Alexandre Tinoco finit lui 7ème en tant qu’équipier du capitaine de flotte de Valence, ce bon José Luis Maldonado
qui pour l’occasion s’est offert les services du meilleur équipier du marché.
Le soir on rejoint quelques équipages dans un restaurant en ville. Pendant le repas on use de notre art du
semblant de bien comprendre et ce n’est qu’au bout d’un moment que je me rends compte que JJ a disparu.
Me lançant à sa recherche, je découvre à quelques pas, JJ en train de revoir les fondamentaux de la maçonnerie
pour mobilier urbain.  
Deux jours de récup ne sont pas de trop pour aborder ce championnat master pour lequel tout le monde
s’affaire. Comme les autres on bichonne le bateau, on sort sur l’eau, on court, on fait des abdos, comme les
pros pour ainsi dire. Le « village » ressemble à un centre olympique avec beaucoup de monde, beaucoup de
bateaux, il y a même des équipes étrangères de finn qui s’entrainent et qui donnent au lieu une ambiance de
serious fun ! On a en outre une cahute bar snack à notre disposition sur laquelle est arboré : « Cruisers give
Glory, but dinghys make sailors ». Moi j’aime bien.
Mercredi 1er mai
Le grand jour est arrivé. 91 bateaux inscrits, deux groupes sont créés pour constituer le 3ème et dernier jour le
« rond or » et le « rond argent ». Il faut donc assurer dès le début pour faire partie du haut du tableau. On
commence dans le groupe bleu en compagnie d’Alex, Damian, Manu accompagnée de Maj. 
Au départ de la première manche, il y a beaucoup de monde au bateau comité et il nous reste peu de place
pour nous faufiler. On y parvient pour prendre un assez bon départ mais ils vont tous très vite ! Ca crie, ça
s’énerve, on sent la tension et c’est là qu’il ne faut pas faire d’erreur. D’autant plus que les autres n’en font pas.
On donne tout ce qu’on a, on fait de notre mieux et on arrive 13ème . Vu le niveau on se dit que ce n’est pas si
mal. On ne perd pas trop de vue notre objectif qui est de faire dans les 10.
Deuxième manche et après plusieurs faux départs vraiment rageants car très bien réussis pour notre part, on
s’élance au milieu d’une horde d’énervés qui ne lâchent pas un centimètre. On reste concentré pour coller au
train du premier groupe. On n’est pas trop mal au près, mais une petite erreur de placement, plus un virement
manqué, ce n’est pas au portant qu’on rattrape la troupe et on finit 12ème, ça passe
Fin du premier jour. Eh oui en euro masters les journées se limitent à deux manches. C’est qu’il faut les ménager
nos champions présents et passés. Mais ce n’est pas du tout une mauvaise chose car on peut voir nos légendes
Marion et Jeannot finir ces deux manches avec panache. Damian fait 2 et 4, Alex 3-2, Manu 7-5. Dans l’autre
groupe c’est Tiago Roquette qui prend la tête.
Deux immenses paëllas nous attendent ; on se régale avant la sieste car le soir il y a une réception en ville. On se
retrouve dans un lieu improbable dans un quartier très moderne. Plus ça va et plus j’aime cette ville.

Deuxième jour, on prend cette fois-ci le petit déjeuner en compagnie d’Alex Tinocco, trouvé sur place avec son
acolyte José Luis. Toujours aussi sympathique il nous délivre comme à son habitude de précieux conseils sur la
tactique. Cette fois, c’est sur la manière dont va tourner le vent dans la journée et je sens que son conseil va
nous aider.
Les groupes changent. On est toujours avec Damian et Alejandro Fresneda, qui a tout gagné la veille. Le vent est
plus fort, venant du large. On se place sur la ligne, au milieu, éloigné des rapides. La ligne est mouvante, notre
voisin sous le vent s’éloigne, on profite de l’ouverture pour se lancer et JJ nous fait un super départ ! On a déjà
2m d’avance. On passe la bouée au vent en pole position. Dès la sortie du dog leg on a Alejandro juste derrière,
lui empanne et on devine qu’en vent arrière il nous largue. Mais sinon on a une bonne avance sur les suivants.
On maintient notre position et on passe la ligne à la 2ème place. Là on est content. 
Deuxième manche un peu semblable à la première. Encore plein de départs à refaire… Cependant on ne
manque pas le vrai départ et nous voilà bien lancés. On adore ce vent de 8-12 nœuds. On passe la bouée dans
les 5, au portant c’est Damian qui accompagne Alejandro loin devant. Nous on lutte pour tirer les bonds bords
et ne pas se laisser distancer. On parvient à se maintenir dans le groupe de tête tout en rattrapant au près les
places qu’on perd au portant si bien qu’on arrive 5ème ! Ça c’est de la bonne journée. On est dans le rond or.
Et c’est là que tout bascule. Le soir il y a  une réception chez un sponsor en ville et voilà qu’on se retrouve au
restaurant pour une soirée sympa certes mais qui nous a fait rentrer tard. C’est comme ça quand on fait une
bonne journée, tout le monde nous parle et on enchaine sur de l’imprévu. C’est une constante chez nous, les
sorties nocturnes du premier et du dernier jour nous sont fatales.
Puisque le lendemain c’est la débandade. On finit 39ème à la première manche ; pas de vent, on tricote à l’envers,
la totale. Ce sont Pietro et Eugenia qui l’emportent, des poids super légers qui apportent une première
première place à l’Italie. A la deuxième manche il n’y a toujours pas de vent et on finit 19ème
On ne finit donc pas dans les 10 premiers, on finit 16ème au général. Dans les 10, c’est Alejandro Fresneda
Arqueros qui gagne, en deuxième Tiago Roquette et en troisième José Luis Maldonado avec Alex Tinoco.
Damian le champion du monde master finit 5ème, les américains Ernesto et Kathleen 6ème, Manu et Maj 8ème.
Marion et Jeannot terminent eux à la 84ème place et je leurs dis bravo.
Après la remise des prix il y a un barbecue et un bar pris de court. Encore une soirée sympa à l’honneur de la
convivialité qui remporte une nouvelle fois haut la main la compétition. Tous ces monstres du snipe qui
semblent être des tueurs sur l’eau sont en fait tellement gentils et accessibles à l’apéro.  On ne se quitte pas
trop tard car la plupart fait la route de jour le lendemain. Ce séjour à Valence est le meilleur séjour que j’ai fait à
l’étranger avec JJ et mon bébé.
Kevin ROZE
Merci Kevin pour ces 3 belles années de voile