dimanche 29 décembre 2019

Valence 2019 Les vacances avec Kevin

Gran trofeo et Championnats d’Europe Master


C’est parti pour 10 jours à Valence. On a rdv pour les championnats d’Europe Master précédés du
Gran Trofeo. Comme à notre habitude on part la nuit tombée pour traverser un  bout d’Espagne sur
600km. 
Je connais la route puisqu’on l’a déjà faite l’année dernière et le hasard de notre fatigue fait que l’on s’arrête
sur la même aire d’autoroute qu’à chaque trajet. Un lieu qu’on ne peut pas oublier : un décor de far West,
un froid glacial et surtout une odeur de cochon à vous rincer les naseaux. Dans la station, on y trouve la
spécialité du coin qui fait le bonheur de JJ, les pieds de porcs. 
On y dort quelques heures, on s’est accoutumé à l’odeur et le camion fait maintenant partie du paysage.
Au petit matin un café, une tortilla, et on est passé près d’un dernier petit bout de cochon... Il nous reste
deux heures de route donc on ne tarde pas.
Une fois sur place on s’inscrit, on dit bonjour aux copains, on grée le bateau, on se change et hop sur l’eau…pas
dans la plus grande forme possible évidemment, et je crois qu’on a oublié de manger.
Première manche plutôt pas mal puisqu’on finit 5ème ce qui nous conforte assez dans l’idée qu’on aime bien ce
terrain de jeu ; JJ l’a pratiqué maintes fois avec de bons résultats. L’année dernière pour le même trophée on
n’avait pas trop mal gazé. 
Seulement la manche suivante ne se déroule pas aussi bien que la première, mauvais pari en ce qui concerne
le bord par lequel aborder la course. On reste trop longtemps sous le vent d’un concurrent qui nous empêche
de virer, on ne prend pas l’initiative de ralentir pour passer derrière, trop tard il nous a amené bien trop loin…
On fait la queue pour passer la bouée. On finit 16ème.
Manche suivante, le vent se lève : bon départ, bons bords sur le pré, un enroulé de bouée superbe, positionné
dans le pack de tête, à la lutte au passage au portant et une fausse manœuvre nous fait carrément chavirer.
Y’avait de quoi en rire même si on ne riait pas, c’était le meilleur endroit pour gêner tout le monde et se faire
bien remarquer ; "vive le Fronce" ! Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, on a remonté une à une les
places pour arriver à nouveau 16ème, pas plus mal que la manche précédente donc. Comme quoi, quelques
figures de style peuvent s’intégrer aux régates, reste à trouver un nom à ce 360 en roulis inversé…à moins que
ce nom n’existe déjà…
On est vanné quand on rentre à l’hôtel, et découvrir qu’on dort dans le quartier le moins sympathique de la
ville à savoir la zone commerciale m’achève. C’est un peu comme si vous partiez en vacances entre Leroy merlin
et mc Donald à Mérignac. A cette période de pont il n’y a pas un grand choix de toute façon ; par contre c’est
celle où les copains bordelais sont disponibles pour aider sur mon chantier, je commence à me demander ce
que je fais là… Mais tout s’arrange avec une soirée de repos et une bonne nuit sur le lit de camp trop petit pour
moi.
Le lendemain on se prend directement des tapas au bar du port. On renfile nos combis et c’est parti : il n’y a pas
beaucoup de vent mais avec un bon départ on parvient à terminer 12ème. La dernière manche n’est pas top car
avec si peu de vent on n’avance pas. Là on finit 18ème. Au général de ce Gran Trophéo on finit 14ème sur 34. 
Les vainqueurs sont les Del Castillo, les frangins comme on les appelle. Ils ont tellement dominé la compétition
qu’ils ont pu se permettre de ne pas courir la dernière manche et aller prendre tranquillement leur avion qui les
ramène aux Canaries. Mais ils ne seront pas aux masters car trop jeunes ! En deuxième position on a Damian et
Jordi, les champions du monde master mais !..qui ont un nouveau bateau… Et en 3e place on a la bonne surprise
de trouver un petit français avec qui on a fait connaissance la veille, Louis, qui vit à Valence et qui est l’équipier
de Agustín que JJ connait bien. Louis nous explique qu’ils s’entrainent très peu sur l’eau…à savoir que deux à
trois fois par semaine… mais c’est à peu près l’équivalent de nos entrainements sur tout l’hiver ! Ensuite en 5ème
place il y a Martin (prononcé Martine) et Angela (à l’allemande) qui sont un peu ceux qu’on aime bien coller ;
Alexandre Tinoco finit lui 7ème en tant qu’équipier du capitaine de flotte de Valence, ce bon José Luis Maldonado
qui pour l’occasion s’est offert les services du meilleur équipier du marché.
Le soir on rejoint quelques équipages dans un restaurant en ville. Pendant le repas on use de notre art du
semblant de bien comprendre et ce n’est qu’au bout d’un moment que je me rends compte que JJ a disparu.
Me lançant à sa recherche, je découvre à quelques pas, JJ en train de revoir les fondamentaux de la maçonnerie
pour mobilier urbain.  
Deux jours de récup ne sont pas de trop pour aborder ce championnat master pour lequel tout le monde
s’affaire. Comme les autres on bichonne le bateau, on sort sur l’eau, on court, on fait des abdos, comme les
pros pour ainsi dire. Le « village » ressemble à un centre olympique avec beaucoup de monde, beaucoup de
bateaux, il y a même des équipes étrangères de finn qui s’entrainent et qui donnent au lieu une ambiance de
serious fun ! On a en outre une cahute bar snack à notre disposition sur laquelle est arboré : « Cruisers give
Glory, but dinghys make sailors ». Moi j’aime bien.
Mercredi 1er mai
Le grand jour est arrivé. 91 bateaux inscrits, deux groupes sont créés pour constituer le 3ème et dernier jour le
« rond or » et le « rond argent ». Il faut donc assurer dès le début pour faire partie du haut du tableau. On
commence dans le groupe bleu en compagnie d’Alex, Damian, Manu accompagnée de Maj. 
Au départ de la première manche, il y a beaucoup de monde au bateau comité et il nous reste peu de place
pour nous faufiler. On y parvient pour prendre un assez bon départ mais ils vont tous très vite ! Ca crie, ça
s’énerve, on sent la tension et c’est là qu’il ne faut pas faire d’erreur. D’autant plus que les autres n’en font pas.
On donne tout ce qu’on a, on fait de notre mieux et on arrive 13ème . Vu le niveau on se dit que ce n’est pas si
mal. On ne perd pas trop de vue notre objectif qui est de faire dans les 10.
Deuxième manche et après plusieurs faux départs vraiment rageants car très bien réussis pour notre part, on
s’élance au milieu d’une horde d’énervés qui ne lâchent pas un centimètre. On reste concentré pour coller au
train du premier groupe. On n’est pas trop mal au près, mais une petite erreur de placement, plus un virement
manqué, ce n’est pas au portant qu’on rattrape la troupe et on finit 12ème, ça passe
Fin du premier jour. Eh oui en euro masters les journées se limitent à deux manches. C’est qu’il faut les ménager
nos champions présents et passés. Mais ce n’est pas du tout une mauvaise chose car on peut voir nos légendes
Marion et Jeannot finir ces deux manches avec panache. Damian fait 2 et 4, Alex 3-2, Manu 7-5. Dans l’autre
groupe c’est Tiago Roquette qui prend la tête.
Deux immenses paëllas nous attendent ; on se régale avant la sieste car le soir il y a une réception en ville. On se
retrouve dans un lieu improbable dans un quartier très moderne. Plus ça va et plus j’aime cette ville.

Deuxième jour, on prend cette fois-ci le petit déjeuner en compagnie d’Alex Tinocco, trouvé sur place avec son
acolyte José Luis. Toujours aussi sympathique il nous délivre comme à son habitude de précieux conseils sur la
tactique. Cette fois, c’est sur la manière dont va tourner le vent dans la journée et je sens que son conseil va
nous aider.
Les groupes changent. On est toujours avec Damian et Alejandro Fresneda, qui a tout gagné la veille. Le vent est
plus fort, venant du large. On se place sur la ligne, au milieu, éloigné des rapides. La ligne est mouvante, notre
voisin sous le vent s’éloigne, on profite de l’ouverture pour se lancer et JJ nous fait un super départ ! On a déjà
2m d’avance. On passe la bouée au vent en pole position. Dès la sortie du dog leg on a Alejandro juste derrière,
lui empanne et on devine qu’en vent arrière il nous largue. Mais sinon on a une bonne avance sur les suivants.
On maintient notre position et on passe la ligne à la 2ème place. Là on est content. 
Deuxième manche un peu semblable à la première. Encore plein de départs à refaire… Cependant on ne
manque pas le vrai départ et nous voilà bien lancés. On adore ce vent de 8-12 nœuds. On passe la bouée dans
les 5, au portant c’est Damian qui accompagne Alejandro loin devant. Nous on lutte pour tirer les bonds bords
et ne pas se laisser distancer. On parvient à se maintenir dans le groupe de tête tout en rattrapant au près les
places qu’on perd au portant si bien qu’on arrive 5ème ! Ça c’est de la bonne journée. On est dans le rond or.
Et c’est là que tout bascule. Le soir il y a  une réception chez un sponsor en ville et voilà qu’on se retrouve au
restaurant pour une soirée sympa certes mais qui nous a fait rentrer tard. C’est comme ça quand on fait une
bonne journée, tout le monde nous parle et on enchaine sur de l’imprévu. C’est une constante chez nous, les
sorties nocturnes du premier et du dernier jour nous sont fatales.
Puisque le lendemain c’est la débandade. On finit 39ème à la première manche ; pas de vent, on tricote à l’envers,
la totale. Ce sont Pietro et Eugenia qui l’emportent, des poids super légers qui apportent une première
première place à l’Italie. A la deuxième manche il n’y a toujours pas de vent et on finit 19ème
On ne finit donc pas dans les 10 premiers, on finit 16ème au général. Dans les 10, c’est Alejandro Fresneda
Arqueros qui gagne, en deuxième Tiago Roquette et en troisième José Luis Maldonado avec Alex Tinoco.
Damian le champion du monde master finit 5ème, les américains Ernesto et Kathleen 6ème, Manu et Maj 8ème.
Marion et Jeannot terminent eux à la 84ème place et je leurs dis bravo.
Après la remise des prix il y a un barbecue et un bar pris de court. Encore une soirée sympa à l’honneur de la
convivialité qui remporte une nouvelle fois haut la main la compétition. Tous ces monstres du snipe qui
semblent être des tueurs sur l’eau sont en fait tellement gentils et accessibles à l’apéro.  On ne se quitte pas
trop tard car la plupart fait la route de jour le lendemain. Ce séjour à Valence est le meilleur séjour que j’ai fait à
l’étranger avec JJ et mon bébé.
Kevin ROZE
Merci Kevin pour ces 3 belles années de voile




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